Les
filles du Raid Ariel sous le déluge.
Pluie incessante, vent, boue, rien n'aura été épargné, pour la deuxième
journée consécutive, aux filles du Raid Ariel. Récit d'un raid qui
devient une épopée.
L'organisation de la journée de course, aujourd'hui, est un peu
particulière. Une partie des concurrentes s'aligne sur une épreuve de
VTT de 30 km, l'autre moitié sur une course en Ride and Run ( deux équipières
à pied, l'autre à cheval), sur un parcours de 12 km. Demain matin,
celles qui auront fini l'épreuve équestre prennent les VTT et vice
versa. C'est pour cela que le classement ne pourra être définitif
qu'après le cumul des temps des deux épreuves.
Pluie torrentielle sur la course.
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9H00. A proximité du Camp de l'IGESA sur lequel est planté le bivouac,
au pied du Piton Desforges, les vététistes attendent stoïquement le départ
sous des averses incessantes. Dès ce matin au réveil, le tambourinage
insistant des gouttes sur les toiles de tente avait laissé peu
d'illusion d'accalmie aux raideuses. Une seule question en tête :
Comment je m'habille pour ne pas être trempée trop vite ? Certaines
des filles ont résolu le problème, comme l'équipe réunionnaise CTR
Apavou, en ne portant que le tee-shirt officiel. D'autres ont découpé
trois trous dans des sacs poubelle pour passer la tête et les bras et
avoir une couche imperméable près du corps. Les mieux équipées, ou
les plus prévoyantes, portent des vestes en gore-tex sous le haut en
coton qui porte les couleurs du Raid Ariel et celles de leurs sponsors.
Capuche du coupe-vent sous le casque, les concurrentes s'élancent sur
les chemins et les petites routes qui forment une large boucle pour
revenir au bivouac.
Une montée interminable.
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Au départ, tout se passe bien, jusqu'à la terrible montée de Grande
Ferme au Piton de Bresde. A part les trois premières équipes, tout
le monde met pied à terre dans la succession de raidillons
terribles qui ponctuent une démoralisante série de lacets. Chacun à
son rythme, les équipes poussent, sourient, profitent de pauses pour se
ravitailler en attendant avec impatience le sommet de la route qui
permettra de descendre dans la plaine. Le reste de l'itinéraire est
assez roulant, à part encore une portion montante entre Bois Court et
le Coteau de Bresde, avant le retour au départ par une courte piste
boueuse. Toute la matinée, la pluie tombe, les larmes de découragement
se mélangent parfois aux ruissellement du casque, mais l'ensemble des
concurrentes garde le moral et les sourires éclairent les visage maculés
de boue.
La plus noble conquête de l'homme ?
Côté équitation, la boucle de 12 km paraissait facile d'un premier
abord. C'est sans compter sur l'humeur parfois capricieuse de la plus
noble conquête de l'homme. Quand le quadrupède s'obstine à s'arrêter,
on tire, on pousse, on prie, et cela fini souvent par suffire. A la fin
de la boucle, proximité du retour à l'écurie oblige, les trois
raideuses et leur monture semblent dans les meilleurs des termes,
l'animal pressant l'allure avec docilité pour rejoindre le point
d'arrivée.
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Les concurrentes se retrouvent en début d'après midi, trempées comme
des soupes, pour patauger dans les immenses flaques du bivouac, et
encore prier, les dieux, le sort ou le ciel, avec l'organisation, pour
que ce déversement incessant s'arrête et que l'azur et la chaleur règnent
enfin à nouveau sur le Raid Ariel...
Marc Louboutin
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