MARDI 3 DÉCEMBRE
Classement de l'équipe 51 VSD Lectrices : 3e au général
Zoreilles dans la brume.
Cent quatre vingt deux filles bravent les éléments
pour la première étape du Raid Ariel.
Réveil très matinal pour les 61 équipes inscrites sur ce
deuxième Raid Ariel.
Transfert des bagages, puis voyage en bus depuis le
village Des Australes pour la banderole de départ située à la Mare aux
Scories, face au Piton Textor.
Oubliés la crème de protection solaire, le bob
et les lunettes de soleil, le temps aujourd’hui est quasiment hivernal, avec
une pluie persistante et une brume qui s’épaissit en montant vers les 2148 m
du départ.
A huit heures trente, le peloton groupé des raideuses s’élance
sur le GR 2 en direction du Bois d’Ozoux où se trouve le CP 1 à 1,5 km
environ.
Dans une végétation basse, d’arbustes d’un vert éclatant, les
compétitrices se bousculent dans l’euphorie d’être enfin en course,
pour
rapidement adopter un rythme plus raisonnable sur les pierres parfois glissantes
du chemin qui monte, doucement d’abord, puis de manière plus affirmée.
Un long serpent multicolore dans le brouillard.
Si quelques téméraires portent juste un tee-shirt vite
trempé, la plupart ont opté pour un coupe-vent protecteur.
Les espaces se
creusent, la longue file s’allonge, formant vite un long serpent multicolore
dans la grisaille.
Devant, l’équipe tenante du titre, « TDI Allier
Amazone Aventure », tient rapidement la tâte, comme pour impressionner
les teams réunionnais présentés comme potentiellement imbattables sur ce
terrain.
Dans ce groupe, les formations « Les Périgordingues » et « VSD-Lectrices »
sont bien décidées à ne pas se faire distancer.
Entre le CP 1 et le CP 2,
le chemin devient plus technique, pour grimper à l’oratoire Sainte Thérèse
qui culmine à 2412 m d’altitude.
C’est dans la descente, parfois difficile
à cause des rochers très glissants, que les filles révèlent leur sens de
l’humour et leur bonne humeur..
Éclaboussures et petits égarements. (Cliquez pour agrandir)
Ensuite, certaines équipes s’égarent en poursuivant
tout droit vers le volcan au lieu de longer la falaise à main droite, vite récupérées
par un staff d’organisation attentif.
Suite à un avis de tempête préfectoral,
la course est neutralisée à partir du CP 1, au carrefour de la piste et de la
route forestière du volcan.
Les sept premières équipes à franchir ce passage
finiront donc le périple initialement prévu uniquement pour le plaisir, sans
regret,
sauf celui de ne pas avoir pu profiter des paysages magnifiques de la
Plaine des Sables.
Mais chacune des concurrentes est bien consciente que la
principale contrainte du sport nature est la météo et que le mauvais temps est
partie intégrale des plaisirs de l’outdoor.
Demain et après-demain, les étapes
de Run and Ride ( Course à pied et cheval) et VTT seront une nouvelle occasion
de découvrir les paysages grandioses de « l’île Intense ».
En
espérant que le ciel d’Outre-Mer s’ouvre enfin au soleil légendaire qui règne
d’ordinaire en maître à La Réunion…
L’ambiance : (Cliquez pour agrandir)
A l’arrivée à l’aéroport de Saint Denis, les filles
paraissaient fatiguées, un peu lasses du voyage.
L’après-midi, au village
des Australes, les yeux semblaient à nouveau scintiller, sans doute à la
vision de la piscine, de la plage, et du soleil traditionnel de l’île.
Ce matin, le temps était à la pluie battante, même sur la côte, avec
malheureusement une aggravation au fur et à mesure de l’ascension vers la
plaine des Cafres.
Néanmoins les filles gardent le moral, assurant l’équipe
d’organisation que cet aléas climatique n’est pas si grave.
Plus loin, les
ravines, d’habitude sèches, ruissèlent de l’eau que le sol volcaniques ne
peut absorber, mouillant sans appel les pieds de toutes les concurrentes.
Dans
la grande descente empierrée qui mène à la Plaine des Sables, les filles du
peloton sont audibles de loin.
Dégoulinantes, les cheveux collés au front et
aux joues, elles s’entraident, se hèlent pour se retrouver dans le
brouillard, chantent, lancent des coups de sifflets ou les slogans de leur équipe.
Après le CP 3, un passage de
ravine inondée est franchi de manière fataliste, dans des gerbes d’éclaboussures
et des grands éclats de rire.
Et ce soir, après avoir découvert le bivouac,
se sont les filles qui viennent voir les organisateurs pour leur remonter le
moral, en leur assurant
qu’elles sont contentes d’être là, malgré le
temps, et qu’elles en apprécieront d’autant plus le soleil quand il se présentera…
Les filles de VSD se sont bien débrouillées
aujourd’hui. Les lectrices, finalistes il est vrai d’une sélection très
dure, pointent en fin de journée à la 3ème place au général,
après
une chaude bagarre dans le groupe de tête. Virginie Blum était en petite
forme, déjà malade durant le transfert en autocar,
mais Frédérique Barbara
et Emmanuelle Billod l’ont soutenu efficacement durant toute l’étape.
Coté
VSD – VIP, la formation composée de l’actrice Micaela Sebastian, de la
journaliste TV Karine Niego,
encadré
par le vainqueur féminin du dernier Raid Gauloises, Karine Baillet, a
pleinement réalisé son objectif, qui était pour Karine N et Micaela
uniquement de finir.
Leur place de 57ème ne les chagrinent donc pas,
même si Micaela Sebastian, sous forme de boutade,
dégoulinante de pluie, déclarait
dans un grand sourire : « Qui dois-je haïr pour avoir l’idée
saugrenue de participer à ce raid ? »
Demain et après-demain, les étapes de Run and Ride (
Course à pied et cheval) et VTT seront une nouvelle occasion
de découvrir les
paysages grandioses de « l’île Intense ».
En espérant que le
ciel d’Outre-Mer s’ouvre enfin au soleil légendaire qui règne
d’ordinaire en maître à La Réunion…
Moments forts :
(Cliquez pour agrandir)
Le premier temps fort de la journée a sans conteste été
l’arrivée sur la zone de départ.
Car après avoir plaisanté sur la pluie
battante durant le voyage, il a bien fallu sortir dans le vent et le froid pour
se rendre sous la banderole de départ.
Immersion dans la montagne automnale à
la place de la canicule prévue !
Ensuite, le hourra des filles qui se
ruent dans la végétation dense des pentes du Piton de sables pour se rendre
sur le GR 2, le saut du fossé pour traverser la route, et la longue montée
dans les pierres qui glissent.
Le moment d’émotion : le bref moment ou
les nuages se sont déchirés pour quelques minutes, laissant apparaître une
lueur crue
qui a découvert pour de trop courtes minutes la Plaine des Sable,
laissant entrevoir le panorama extraordinaire caché sous la brume.
Marc Louboutin (Ariel Aventure)